Aux origines des exhibitions anthropologiques
1815-1885
L’exhibition de l’« Autre », d’« exotiques » ou de « monstres » a de tout temps existé. Cette passion pour les prétendus « sauvages » s’accélère au début du XIXe siècle avec les « explorations », le développement des empires coloniaux et l’intérêt scientifique pour les « races ». Tant en Europe qu’aux États-Unis, de nouvelles formes d’exhibitions voient le jour, passant d’une curiosité réservée à l’élite à un divertissement populaire, dont le terrible récit de la « Vénus hottentote » est le moment charnière entre 1810 et 1815.
Les exhibitions se succèdent, de simples individus à des troupes constituées, de véritables villages à des troupes professionnelles (comme celles de l’imprésario allemand Hagenbeck ou de l’Américain Barnum) qui parcourent le monde. La première exposition spécifiquement « coloniale » d’Amsterdam (1883) et celle « universelle » d’Anvers (1885) marquent un tournant qui voit ensuite le phénomène se généraliser dans toute l’Europe et aux États-Unis.
La Vénus Hottentote du Jardin d'acclimatation
Août 1885 – Groupe [de Congolais] sur le vapeur « Africaan » de la maison hollandaise.
Peaux-Rouges. Jardin d’Acclimatation. 1883.
« Le 12 mai 1885 sont arrivés à Anvers 12 nègres [sic] du Congo, venant participer à l'Exposition universelle d'Anvers.